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Lumière sur Diana Cotoman et Andreea Tincu Cotoman


Pour commencer sa nouvelle saison, le Rainbow Symphony Orchestra (RSO), orchestre classique français gay, lesbien et hétéro-friendly, te donne rendez-vous le samedi 14 novembre et le dimanche 15 novembre 2009 à 15h30 au temple de l'Oratoire du Louvre. Ces concerts constitueront un évènement tout particulier puisqu'ils seront ponctués par la projection sur grand écran, des tableaux d'Andreea Tincu, inspirés de la création "Tableaux" de la musicienne Diana Cotoman. Il sera ensuite possible de retrouver ces oeuvres à l'occasion d'une exposition montée en parallèle du concert de RSO. Les deux artistes ont répondu aux questions de CitéGAY pour expliquer le concept de ce spectacle à ne pas manquer.

Tof : Bonjour Diana et Andreea, pouvez-vous vous présenter brièvement … ?
Diana : Je suis violoniste et compositrice. Je suis née en Roumanie et vis à Paris depuis 8 ans. Je partage mon temps entre la composition, les concerts et mon activité de professeur qui me permet de transmettre la passion du violon et de la musique.
Andreea : Je suis designer vestimentaire et peintre. Je travaille en Roumanie et je participe à de nombreux événements internationaux.

Tof : Comment avez-vous rencontré l’orchestre Rainbow Symphony Orchestra ?
Diana : J’ai vu John Dawkins diriger lors d’un concert de sa chorale, Mélomen, et j’ai été complètement sous son charme artistique. Alors quand on m’a proposé de jouer en soliste avec l’orchestre Rainbow le double concert de Bach, je n’ai pas hésité une seconde. En connaissant l’orchestre, j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère conviviale qui y régnait, le bon niveau musical et j’y suis revenue souvent en renforcement.

Tof : D’où est-venue l’idée d’une exposition présentée en parallèle à un concert de musique ?
Diana : Cette idée a été inspirée par le titre de ma composition : « Les Tableaux ». On s’est dit que ça serait intéressant si pour leur création, les tableaux musicaux étaient accompagnés par des tableaux graphiques. J’aime beaucoup cette idée de provoquer des rencontres entre des arts qui sont à la fois différents, et qui peuvent exprimer sous une autre forme une sensibilité commune. En grandissant dans un théâtre d’opéra, j’ai été fascinée par le syncrétisme de ce genre artistique qui réunit musique vocale et instrumentale, théâtre, chorégraphie, scénographie etc...

Tof : Andreea, quels sont les peintres qui t'ont influencés ?
Andreea : Modigliani, Picasso et Chagall. Pour moi l’histoire de l’Art est un livre ouvert.

Tof : Comment définirais-tu ton style (abstrait, dada, surréaliste, naïf ?), et qu’est-ce qui selon toi a séduit dans ce style ?
Andreea : Je ne m’inscris pas exclusivement dans un courant. Mon style m’appartient même si certains éléments proviennent du surréalisme, de la peinture naïve ou de l’art cubiste. Ce qui me préoccupe le plus c’est l’idée suggérée qui pénètre dans l’âme de celui qui regarde.

Tof : Tu peins plutôt suivant quelle technique (huile, pastel, etc …)?
Andreea : Cette exposition est en acrylique, mais j’utilise très souvent le pastel et l’aquarelle.

Tof : Penses-tu qu’on peut trouver de l’imagerie roumaine dans tes œuvres ? Andreea : Je suis adepte de l’universalité dans la peinture autant que dans la mode. Je n’ai pas d’influence consciente de l’art roumain, mais comme affectivement et spirituellement je me suis formée dans mon pays, il y a forcement une influence.

Tof : Andreea , es-tu avant tout artiste peintre ou styliste ?
Andreea : C’est une question difficile. Si je travaille seulement sur les collections, la peinture me manque terriblement. Si je peins sans arrêt, je l’impression d’abandonner mon autre enfant. J’aime manifester ma créativité sur les deux plans.

Tof : Diana, es-tu avant tout compositrice ou violoniste ?
Diana :
Mon chemin a été profondément lié au violon depuis toujours. Violoniste elle – même, ma mère m’a mis l’instrument entre les mains quand j’étais très petite, et il ne m’a jamais quitté depuis. La composition est venue beaucoup plus tard, comme un mode alternatif d’expression et j’ai parfois l’impression que ça m’est tombé dessus comme une nécessité. Entendre les notes couchées sur un papier prendre vie dans les mains des instrumentistes est une sensation troublante. Quand je compose, je me mets à nu. C’est une mise en danger. Le violon m’apporte un encrage technique et il m’équilibre. J’ai besoin des deux.

Tof : Ces tableaux ont-ils été conçus comme l’illustration d’un morceau de musique, ou ont-ils été créés indépendamment du spectacle, puis choisis en fonction de celui-ci ?
Diana : Pour l’occasion de la création de ma suite symphonique, j’ai commandé à Andreea cette série des tableaux, qu’elle a peints en écoutant une maquette de la musique. Elle a illustré ainsi sa vision et son ressenti.

Tof : Pour vous la peinture et la musique sont-ils indissociables ?
Diana : Ma musique a été inspirée à la base d’une autre série de tableaux. A son tour elle a inspiré les tableaux d’Andreea, et on peut tout aussi bien imaginer qu’elle inspire une chorégraphie. Le cycle créatif est ouvert…Pour la création de la suite symphonique « Les Tableaux », l’idée est naturellement venue d’associer musique et peinture, mais chacune de deux œuvres peut être présentée indépendamment.

Tof : Qu’apportent ces tableaux au spectacle musical habituel ?
Diana : Personnellement, je vois toujours des images quand j’écoute ou je fais de la musique les yeux fermés. Le fait de projeter les tableaux d’Andreea pendant l’exécution du morceau peut compléter et enrichir le discours musical dans la mesure où ils viennent stimuler un sens supplémentaire. C’est aussi un risque, celui de brider l’interprétation individuelle de l’auditeur en l’incitant à faire cette correspondance entre les deux œuvres. Pour moi, c’est une porte ouverte vers une autre interprétation.

Tof : En quoi l'exposition d'Andreea est-elle une « prolongation » du concert de Rainbow Symphony Orchestra ?
Diana : Quand on pense qu’une note s’évanouit aussitôt jouée, la musique live est par essence éphémère. Je me suis souvent sentie frustrée de ne pas pouvoir capturer et garder une certaine interprétation d’un morceau musical. On n’arrive jamais à jouer deux fois de la même manière et avec les mêmes sensations. Le plaisir nous échappe entre les doigts une fois la pièce jouée. Considérant tout ça, les œuvres plastiques sont plus rassurantes, par leur pérennité, elles permettent d’être savourées et contemplées plus longtemps. Pour ceux qui assisteront à la création de la suite symphonique accompagnée par la projection des tableaux, revoir ensuite ces derniers permettra de se replonger dans l’instant passé.

Tof : Pensez-vous qu’il y a une certaine sensibilité gay ou lesbienne dans vos œuvres ?
Diana : Quand il s’agit de l’opéra que je prépare dans lequel le sujet est l’histoire d’amour entre deux femmes, le substrat gay est plus évident que dans mes compositions purement instrumentales. Je ne saurais pas saisir le côté lesbien de mes œuvres, mais comme c’est une des choses qui me définit en tant que personne, j’imagine que ça transparait forcement dans mon inspiration musicale.

Tof : Quels sont vos projets respectifs après ce spectacle ?
Diana : Tout en peaufinant mon premier opéra, je me suis lancée dans l’écriture d’un Requiem qui sera en hommage à mon père, disparu prématurément.
Andreea : Je prépare une autre exposition de peinture à Bucarest et les défilés automne 2010. J’aimerais aussi faire une exposition avec des silhouettes surdimensionnées.

Tof : Merci d'avoir gentiment répondu à mes questions. On vous retrouve donc très bientôt à l'occasion de cette exposition et de ces concerts avec RSO.

EN SAVOIR PLUS :

Les sites de Diana Cotoman :
http://www.freewebs.com/dianacotoman
http://dianacotoman.canalblog.com

Le site d'Andreea Tincu :
http://www.andreeatincu.com

Le site de Rainbow Symphony Orchestra :
http://www.rso.asso.fr/


Concert Rainbow Symphony Orchestra - le samedi 14 Novembre à 20h00 et le dimanche 15 Novembre à 15h30 au temple de l'Oratoire du Louvre - 75001 Paris


Exposition du 10 au 21 Novembre 2009 de 9h à 21h (ouverture exceptionnelle le dimanche 15 novembre) au bar-brasserie « L’Oratoire », 143 rue Saint-Honoré, 75001 Paris

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