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Les Contes d'Hoffnung


Né en 1925 à Berlin, Gerard Hoffnung se réfugie à Londres en 1939. Génial touche-à-tout, Hoffnung a réalisé durant sa courte existence (il est mort à l'âge de 34 ans) de quoi remplir plusieurs vies : artiste, professeur, réalisateur de dessins animés, caricaturiste, musicien et joueur de tuba, producteur d'émissions radiophoniques...

En 1956, Hoffnung organise au Royal Festival Hall de Londres un concert symphonique de pièces burlesques. Des commandes sont passées pour l’occasion à des compositeurs britanniques réputés : Malcolm Arnold, Francis Chagrin, Joseph Horowitz, Gordon Jacob, Franz Reizenstein, Humphrey Searle, Matyas Seiber et Donald Swann. Face à un immense succès, le Festival Hoffnung connaîtra deux éditions supplémentaires en 1958 et en 1961. Depuis, ces pièces ont parcouru les salles de concert du monde entier, déclenchant à chaque fois l'hilarité et l'enthousiasme du public.

Au programme du concert (enregistrements disponibles dans le commerce et sur Itunes) :

- la « grande, grande ouverture, op. 57, pour 3 aspirateurs, 1 machine à cirer, 4 fusils et orchestre » de Malcolm Arnold,
- le « concerto brillant et ridicule popolare» , suivi du « concerto pour tuyau d'arrosage et orchestre »,
- le « concerto de piano pour finir tous les concertos de piano» : composé avec l'aide de Franz Reizenstein, c'est un mélange assez désopilant de plusieurs scies du répertoire : l'orchestre joue les premières mesures du concerto n°1 pour piano de Tchaïkovski, tandis que le pianiste répond avec détermination en jouant le concerto de Grieg,
- la mazurka n° 47 de Chopin jouée par quatre tubas,
- une savoureuse charge contre le sérialisme ambiant des années 50 avec « Punkt Contrapunkt » et Le « Barbier de Darmstadt » de Searle.

Donald Swann, un autre complice d'Hoffnung, savait que Haydn avait écrit l'accord fortissimo dans le mouvement lent de la Symphonie "la Surprise" pour réveiller le public qui somnolait durant le concert, après avoir mangé avec excès à l'un des banquets gargantuesques de la cour d'Esterhazy. Le problème était que l'assistance retombait rapidement dans son sommeil digestif. C'est pour cette raison que Reizenstein inserre une série de surprises supplémentaires dans la partition, de façon à garantir aux musiciens un auditoire éveillé.

Le point culminant de ces concerts est l'opéra, écrit aussi par Reizenstein, sur un livret de William Mann « Let's fake an opera » ou « The Tales of Hoffnung» (que l'on pourrait traduire par « truquons un opéra » ou « Les Contes d'Hoffnung»). L'oeuvre incorpore une douzaine de chanteurs spectaculaires dans une juxtaposition joyeuse, incongrue et ridicule d'opéras familiers. L'ouverture de l'opéra, avec Beckmessser courtisant une Azucena très sexy devant une usine de cigarettes du vieux Nuremberg, donne une idée du ton…

JEF pour CitéGAY

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