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Ersatz, Julien Doré



Et oui voila enfin la première galette de Julien Doré !

Il aura fallu pas loin de neuf mois à notre nouveau lauréat du titre de Nouvelle Star, pour "enfanter" un album qui lui ressemble vraiment, mais la période exacte de gestation est bien plus longue, car il avait déjà rêvé du projet il y a 7 ans.

A cette époque il avait déjà le titre, c'est dire s'il savait idée précise de ce qu'il voulait, et si on lui a laissé le champ libre !

Après l'avènement Christophe Willem de l'an dernier, les débats faisant apparaître une certaine animosité entre les pro-Willem, et les anti-Doré ou l'inverse, on l'attendait sérieusement au tournant.

Ici pas de collaboration zaziesque, pas de nom véritablement "bankable" dans les crédits, à part le discret parrainage de Christophe, plutôt en filigrane, un duo avec le chanteur belge Arno, une complicité avec le duo folk en vogue Cocoon, et aussi la participation de Doriand et d'Edith Fambuena (ex Valentins) pour le texte d'une chanson.

En fait Doré arrive comme un grand, proposant au passage un magnifique art-work, et impose un album totalement à contre-courant.

Finies les reprises de tubes des années 80, et même pour être plus clair finies les pitreries !Ersatz est plutôt doux, plutôt sombre, plutôt inattendu, sauf pour celuin qui s'attend à tout de notre nîmois blondinet ...

En dehors des brillantes "limites", premier single déjanté aux airs de Western et de Charleston, qu'avons-nous ?

Acacia, une magnifique ballade, où la voix chaude de Julien (qui évoque sa toute première prestation au casting de Nouvelle Star) se mêle la voix féminine de Cocoon. On est charmés !

Les Bords de Mer, avec toujours les mêmes choeurs angéliques. C'est la chanson écrite par Edith Fambuena et Doriand. Des paroles directes et désabusées, presque murmurées, où la voix de Julien est pleine d'émotion. Touchant ... Mélange de guitares sèche intimiste et de violons ... Ambiance cinématographique qui évoque Ennio Morricone. Une chanson que n'aurait sans doute pas renié Benjamin Biolay ...

Bouche Pute, un des grands moments de l'album, même si des paroles comme "un jour j'irai pisser sur tes hanches" sonnent un peu comme une provocation gratuite. Julien est une fois de plus à fleur de peau. Il s'agit là d'une nouvelle ballade, mais tout à coup le rythme change pour laisser place à une sorte de chant initiatique, hypnotique, mi arabisante, mi indienne, scandée par le chamane Christophe. Un final épique et inattendu, dans la même veine, mais en nettement plus atténué, que la montée en puissance d'un titre comme Dorbeman des anglais de Kasabian.

Avec Figures Imposées, place à un folk très seventies, easy listening, vraiment agréable à écouter ...

Le trublion Doré nous offre ensuite Dans tes rêves, un sorte de titre-entracte, énumération de tous ses "amis", que n'auraient pas renié Dutronc père et fils, ou bien même ... les Charlots ! Et finalement ne serait-ce pas une chanson sur la folie myspace ? A suivre ...

Pudding Morphina nous offre ensuite un titre sombre et torturé, à l'esprit très Glam Rock. N'ayons pas peur des comparaisons, bizarrement les arrangements pourraient évoquer "Land of a Thousand Words" des Scissor Sisters, mais du côté de la voix on est plus proche d'un Nick Cave ou d'un David Bowie ...

Le titre suivant, intitulé Piano Lys, est une sorte de trip hop destructuré et baroque, amplifié par des sons électro et un clavecin décadent. L'ambiance devient finalement à nouveau proche de l'univers du western Morricone, avec l'usage d'un armonica à la fin de la chanson.

Attention ! A la première écoute Soirées Parisiennes est vraiment vraiment too much, limite agaçante, mais on soupçonne rapidement que c'est l'effet escompté, puisque Julien semble se moquer d'une certaine population qui l'agace ... Juju en fait trop mais on aime ça ... Ambiance Big-Band Jazz, et autant le dire ... ambiance "Produit de l'année".

Fausse note, a priori, avec J'aime Pas, ou Julien se livre à une imitation d'Arno, mais après tout pourquoi pas ? Quand on comprend que Julien, comédien, joue la décadence d'un individu ivre d'alcool, ça passe ... Ambiance foraine et décadente ... Bête de foire quoi !

Place à First Lady, et là ferme tes yeux et imagine la voix de Catherine Ringer ... C'est du Rita Mitsouko tout craché ... Mais Guy Marchand n'est pas très loin non plus ... Ambiance rock jazzy rétro ... On bouge ses fesses !

SS in Uruguay ... Un titre jouissif et tout à fait fidèle au coté cloonesque de Julien Doré. Entre "Don't Forget the Nite" des Rita, et le meilleur de Guy Marchand et des Charlots !

On continue Los Angeles, une gentille ballade à la guitare sèche, qui n'était peut-être pas nécessaire ...

De Mots, la fin officielle de l'album est un duo avec Arno, dont on ne comprend pas vraiment le sens ... "on a seulement besoin de vous, pour te dire salut, ça va ?", bof bof les paroles ... C'est ici plus Julien qui entre dans l'univers d'Arno, que l'inverse, dommage ...

Et en fait ce n'est pas fini : Le bonus track I'm Drunk avait été présenté à un show case de Julien destiné à présenter l'album. Il s'agissait en fait d'une plaisanterie qu'il avait interprété avec Virginie Efira, qui d'après les médias, n'avait vraiment pas fait l'unanimité. Et pourtant, s'aidant de son légendaire Ukulélé, Julien signe une fois de plus une ballade plutôt sympathique au demeurant et qui finit agréablement l'album.

Au final on a un album qui ressemble à 100% à son auteur, baigné d'influences folk et de western (avec Christophe dans le rôle de l'indien), nourri à l'Hermann Dune, à la fois grave et dérisoire, kitsch et pointu, et attention : qui mûrit davantage à chaque nouvelle écoute !

A saluer, malgré un bémol pour J'aime Pas, et De Mots ...

Pour plus d'infos : http://www.juliendoreofficiel.com/ .









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